Conférence Partenariat Cofides

Le 8 Novembre dernier, la Cofides, en partenariat avec l'African Business Club, a organisé une conférence portant sur le thème :

« La micro-finance en Côte d’Ivoire : Outil de relance pour l’économie ivoirienne ». 

 

Le débat visait à proposer un état de situation de la Micro-finance en Côte-d’Ivoire. Il a donc été question de présenter quelques acteurs locaux ainsi que les chantiers en cours pour favoriser l’essor de la micro-finance et d’apporter des éclaircissements sur les avantages mais aussi les limites de la micro-finance.

 

  Vous pouvez retrouver la vidéo faite par nos partenaires de Totem TV ici : http://www.totemtv.net/actualite/viewvideo/1547

Le panel d’invités a réuni des intervenants aux profils diversifiés :

Jean Paul OURAGA – Président de la COGID

Jean-Michel SERVET – Professeur d’études du développement à IHEID

Rolland PORTELLA – Vice-Président de la CADE

Pierre CARPENTIER – Directeur d’Investissement de I&P

Gérard BRASQUET – Directeur Responsabilité Environnementale & Sociale -Société Générale

Franck VERSET – Président Fondateur de Promo ’invest‘ Guyaneurop

Pierre CUCHE – Directeur du SIAD

Yacouba TALL – Vice-Président CCI de Côte d’Ivoire-Sud Comoé

 

 

 

 

 

La Côte-D’ivoire est un pays qui regorge de potentialités.

 

 

Voici le point d’entrée de Franck Verset sur le thème de la micro finance en Côte-D’ivoire. Du rapide panorama qu’il a été dressé, il en ressort que la jeune et dynamique population de ce pays reste aussi bien son principal pilier de développement que son talon d’achille. Il s’explique en précisant qu’une croissance du chômage peut conduire à une crise sociale alors qu’une politique d’emploi soutenue peut s’avérer un excellent outil de relance économique.

Selon Franck Verset, il serait bon pour tout entrepreneur d’investir dans la mécanisation pour la transformation des produits alimentaires tels le café, le cacao, le palmier à huile, mais aussi des produits tels le pétrole. Les entreprises tournées vers les services peuvent aussi trouver en Côte-D’ivoire un réel marché enclin à la consommation. Il a aussi mis, au titre de secteurs à fort potentiels, la formation, l’éducation et l’armée.

La place de micro-finance sera alors de stimuler l’investissement dans ces projets de développement de manière à créer de l’emploi.

 

La micro finance: Outil de création de richesse ou de lutte contre la pauvreté ?

Pour Rolland Portella, Vice-Président de la CADE, présenter la micro finance comme un outil de lutte contre la pauvreté a un impact inconscient, mais surtout négatif sur les entrepreneurs qui y ont recours. Pour lui, les micro-entrepreneurs ne sont pas toujours des « pauvres », ce sont plutôt des entrepreneurs ayant des difficultés à trouver un financement auprès des institutions bancaires locales. Il serait donc plus opportun, de son point de vue de parler de création de richesse, qui implicitement, valorise le micro-entrepreneur et lui donne sa place d’acteur économique à part entière.

A cette logique, Yacouba Tall reste dubitatif. Le Vice-Président CCI de Côte d’Ivoire-Sud Comoé, s’appuie sur son expérience de terrain pour déplorer la condition de certaines familles dans sa région. Pour lui, le développement de microprojet devrait avant toute chose avoir vocation à sortir les plus défavorisés de la misère et de la pauvreté, en leur apportant à minima, le capital nécessaire au lancement de leur projet. Ces exclus des programmes de financement pourront ainsi réaliser des activités source de revenus, aussi faibles soient-ils, mais existants.

La micro-finance ne fait pas de miracle

Voici l’objet principal de l’allocution de Jean-Michel SERVET, Professeur d’études du développement à IHEID peu après son rappel des fondements de la micro-finance. Avant de terminer son propos sur la forte volonté – presque anormale – que demande la micro finance, Jean-Michel Servet précise que bien souvent, les fonds dégagés par les instituts de micro finance (IMF) aux porteurs de projets faisait l’objet d’une mauvaise allocation voire d’une mauvaise gestion. A ce problème, pour l’essentiel lié à l’incompétence managériale de ces derniers, Pierre CUCHE, Directeur du SIAD, propose via son organisation d’apporter aux micro-entrepreneurs une formation individuelle en matière de gestion. Cela permettrait de limiter au mieux les désillusions.

Des instances juridiques pour la protection des commerçants et des investisseurs

 

 

Yacouba Tall a rassuré le public sur la sécurité des investissements en Côte-d’Ivoire. Un Tribunal de Commerce a été créé ainsi qu’une Cour d’Arbitrage. Ces deux institutions ont pour vocation de protéger les commerçants et de faciliter les affaires en Côte-d’Ivoire. 

Diaspora, votre rôle n’est pas à négliger

 

Jean Paul OURAGA, Président de la COGID, rappelle à la diaspora son rôle d’acteur économique dans le développement de la Côte-d’Ivoire. Il renforce les désirs d’investissements de la diaspora et lui propose un accompagnement en termes d’orientation des projets, de facilitation du développement des affaires et de préparations au retour dans le pays. Il précise que les IMF ne financent pas que les projets locaux établis par des micro-entrepreneurs locaux, les membres de la diaspora peuvent aussi recourir à ce mode de financement pour leurs projets.

 

Côte-D’Ivoire et micro-finance, un partenariat Gagnant!

C’est un vent d’optimisme que OIKO Credit a lancé avec son court-métrage sur « COCOVICO Market », une coopérative de femmes, bientôt propriétaires d’un marché en Côte-d’Ivoire. Il nous montre les potentialités d’un microprojet bien mené et les impacts économiques qu’il peut générer.

 

 Mickaëlla Akoley